L’Appel du 18 Juin 1940

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L'Appel du 18 Juin 1940 et la Résistance Landaise

Contexte Historique de l'Appel du 18 Juin 1940

La Défaite Militaire de Juin 1940

En juin 1940, la France traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire. Après seulement six semaines de campagne militaire, les forces allemandes de la Wehrmacht ont infligé une défaite écrasante aux troupes franco-britanniques. Paris capitule le 14 juin, marquant un tournant décisif dans la Seconde Guerre mondiale.

L’Armistice et la Fondation de la France Libre

Face à la déroute militaire, le gouvernement français dirigé par le maréchal Pétain demande un armistice le 17 juin 1940. Cependant, certains militaires et civils refusent la capitulation et l’occupation nazie. Parmi eux, le général Charles de Gaulle, qui s’exile à Londres et, le 18 juin 1940, lance son célèbre appel à la résistance sur les ondes de la BBC.

 

L’Appel du 18 Juin

L’appel du 18 juin 1940 lancé par le général de Gaulle depuis Londres marque le début de la Résistance française contre l’occupation allemande. À cette période, peu sont préparés à une lutte clandestine mais certains Français décident d’agir de manière improvisée pour ne pas se résigner, comme des actes isolés contre des Allemands ou des collaborateurs.

Peu connu au départ, de Gaulle gagne en notoriété grâce à ses discours quotidiens à la BBC. Certains Français comme les Landais Georges Bergé et Bernard Crouzat le rejoignent à Londres. Dans les Landes, dès septembre 1940, des inscriptions « Vive de Gaulle » apparaissent, ainsi que des slogans résistants sur les affiches allemandes. De Gaulle devient le symbole de l’honneur de la France contre le régime de Vichy.

L’appel du 18 juin 1940 lancé par le général de Gaulle depuis Londres marque le début de la Résistance française contre l’occupation allemande. Bien que le texte original prononcé par de Gaulle ne soit pas enregistré, son appel a eu un retentissement considérable.

Plusieurs textes sont associés à l’appel du 18 juin mais il ne faut pas les confondre : l’appel du 22 juin, dont l’enregistrement nous est parvenu, est plus long et argumenté car prononcé après l’armistice ; l’affiche « À tous les Français » du 3 août comprend des formules célèbres mais pas le texte original.

L’appel du 18 juin fut modifié par le gouvernement britannique avant sa diffusion à la BBC, même si le texte intégral fut transmis à la presse. Il existe donc deux versions. Classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, ces documents représentent le début de la Résistance française contre l’occupation nazie et sont entrés dans la mémoire collective.

Cet appel marque le début de la France Libre et incite de nombreux Français à rejoindre la lutte contre l’occupant.

Le Sentiment de Trahison et la Collaboration

L’instauration du régime de Vichy à partir du 10 juillet 1940, sous la direction de Pétain, officialise la collaboration avec l’Allemagne nazie. Pour de nombreux Français, cette collaboration est perçue comme une trahison. Le soutien de la population et l’appel de De Gaulle permettent l’émergence de la Résistance, un mouvement clandestin qui se développe rapidement sur tout le territoire, y compris dans les Landes.

Naissance de la Résistance dans les Landes

Une Région Propice à la Résistance

La région des Landes, avec ses plaines vallonnées, ses vastes forêts de pin et sa proximité avec la ligne de démarcation , offre des conditions idéales pour la clandestinité et les opérations de résistance. Dès juin 1940, des groupes isolés de résistants se constituent pour lutter contre l’occupation allemande. Les premières actions de sabotage visent les infrastructures ennemies, notamment les lignes téléphoniques et les voies ferrées.

Léonce Dussarat : Le Chef de la Résistance Landaise

Léonce Dussarat, né à Dax en 1904, devient l’un des principaux chefs de la Résistance dans les Landes. En tant que dirigeant de l’état-major de l’Organisation Civile et Militaire (OCM), il coordonne les différents groupes de résistants landais à partir de la fin de l’année 1940. Connu sous le pseudonyme de « Léon des Landes » pour l’Armée Secrète (A.S.), Dussarat joue un rôle crucial dans l’organisation et le soutien des opérations de résistance dans la région.

Témoignages de Résistants Landais

Les archives orales de la Médiathèque des Landes renferment de précieux témoignages de résistants tels que Léonce Dussarat, Robert Castède et Jean Dassieu. Ces entretiens, menés dans les années 1990-2000, décrivent avec précision leur engagement, leurs missions et les risques qu’ils ont courus. Jean Dassieu, membre du réseau Dussarat, témoigne par exemple du sabotage de la ligne téléphonique Dax-Bordeaux en 1944 et de son évasion d’une prison allemande.

Développement des Actions de Sabotage

Les Premières Opérations

À partir de 1941, les actions de sabotage se multiplient dans les Landes. Les résistants s’attaquent aux stocks, aux transports et aux communications de l’ennemi. Ces opérations visent à perturber l’organisation logistique allemande et à soutenir les efforts des Alliés. Des commandos spécialement formés mènent des sabotages audacieux, comme l’attaque contre le dépôt de carburant de Toulouse-Francazal en septembre 1941.

L’Implication Croissante des Maquis

En 1943, l’implication des maquis, groupes de résistants établis dans les zones rurales, devient essentielle. Leur présence dans les Landes permet de mener des opérations de plus grande envergure contre les forces occupantes. Les résistants locaux, appuyés par la population, intensifient leurs actions et se coordonnent avec les réseaux nationaux pour maximiser leur impact.

Contribution des Landes à la Libération

Soutien de la Population Locale

Le soutien de la population landaise est déterminant pour la Résistance. Les habitants fournissent des cachettes, des vivres et des renseignements aux résistants. Ils participent également à des actions de désobéissance civile et de sabotage. Cette solidarité locale renforce la détermination des résistants et contribue à la réussite de leurs missions.

Les Résistants Landais et la France Libre

En réponse à l’appel du 18 juin, de nombreux Landais rejoignent les forces de la France libre. Ils participent à des missions de renseignement, de sabotage et de soutien aux Alliés. Leurs actions courageuses jouent un rôle crucial dans la libération de la France et la défaite de l’occupant nazi.

Témoignages et Archives

Les archives départementales des Landes, ainsi que les ouvrages de référence tels que « Histoire de la Résistance dans les Landes » de Pierre Labarthe et « La Résistance dans le Sud-Ouest » de Françoise Bancarel, fournissent une documentation riche et détaillée sur les activités de la Résistance dans la région. Les témoignages des résistants, conservés dans les archives orales de la Médiathèque des Landes, offrent un éclairage précieux sur le quotidien et les sacrifices de ces héros locaux.

Conclusion

L’appel du 18 juin 1940 marque un tournant décisif dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et de la Résistance française. Dans les Landes, des figures emblématiques comme Léonce Dussarat jouent un rôle crucial dans l’organisation et le succès des opérations de résistance. Grâce à leur courage et à leur détermination, et avec le soutien de la population locale, les résistants landais contribuent de manière significative à la lutte contre l’occupation nazie et à la libération de la France.

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