Dans la nuit fatidique du 27 mars 1944, le ciel au-dessus de Mont-de-Marsan fut témoin d’une des opérations les plus audacieuses de la Seconde Guerre mondiale. Plus de 167 bombardiers alliés, composés principalement de B-17 Flying Fortress et de B-24 Liberator, s’envolèrent du sud de l’Angleterre avec une mission cruciale : détruire la base aérienne stratégique de Mont-de-Marsan.

Cette mission faisait partie d’une offensive plus large visant à désorganiser les forces aériennes allemandes avant le débarquement en Normandie. La tension était palpable parmi les équipages. Le sergent Jimmy Sullivan, à bord de son B-17 baptisé « Remember Pearl Harbor », se rappelle : « Nous survolions la côte landaise lorsque des faisceaux lumineux ont illuminé le ciel… Les batteries allemandes nous canardaient, on a bien cru prendre une Gamelle! ». Son appareil, criblé de plus de 500 impacts de shrapnel, témoigne de la violence des tirs anti-aériens.

Le capitaine Bob Stone, de l’escadron « Dambusters », décrit avec une émotion palpable l’enfer ardent en contrebas : « Les flammes de l’incendie étaient visibles depuis des dizaines de kilomètres. On aurait dit un véritable brasier infernal, c’était à la fois impressionnant et terrifiant ». Cependant, chaque membre de l’équipage était animé par la certitude que cette mission pouvait changer le cours de la guerre. Un artilleur canadien se remémore : « Nous devions frapper un coup décisif avant le grand jour. Chacun savait que de nos bombardements dépendait en grande partie la réussite du débarquement ».

Accompagnés de 960 chasseurs en couverture, 167 bombardiers lourds B-24 « Liberator » décollèrent pour cette mission audacieuse. Parmi eux, 47 bombardiers lâchèrent plus de 6 000 bombes de différents calibres sur Mont-de-Marsan. Ces attaques méthodiques anéantirent les infrastructures critiques de la base, réduisant à néant les capacités opérationnelles de la Luftwaffe dans la région.